COVID 6e Vague : CUSM interdit les réunions et les rassemblements du personnel en personne – PDG Gfeller s’adressera aux travailleurs et travailleuses lundi

Image: Laura James

Alors que 10 000 travailleurs de la santé sont déjà au chômage technique en raison de la sixième vague d’infections pandémiques, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a décidé d’interdire toute réunion et tout rassemblement du personnel en personne.

Ce lundi à midi, le président et chef de la direction du centre médical, le Dr Pierre Gfeller, fera le point sur la situation du CUSM dans le cadre d’un webinaire spécial Covid-19. Ces précautions interviennent alors que le Québec est confronté à une recrudescence des infections causées par le virus hautement contagieux Omicron BA.2, une sous-variante du COVID-19.

Vendredi, un message adressé au personnel hospitalier par le Centre de coordination des mesures d’urgence annonçait : “En raison de l’augmentation récente des cas de COVID-19 chez les travailleurs de la santé, toutes les réunions et rencontres en personne (anniversaires, départs à la retraite, etc.) devraient être tenues virtuellement jusqu’à nouvel ordre.”

Selon la note de service, les activités éducatives essentielles qui ne peuvent pas avoir lieu virtuellement seront autorisées mais devront respecter strictement les directives de prévention du coronavirus du CUSM.

La 6e vague

L’Institut de santé publique du Québec (INSPQ) a annoncé mercredi dernier que la province en était à sa sixième vague d’infections au COVID.

L’épidémiologiste de l’INSPQ, le Dr Gaston De Serres, a déclaré à la CBC que la vague la plus récente a commencé à la mi-mars. Il a ajouté que les infections deviennent rapidement un problème dans le système de santé, car de plus en plus de travailleurs tombent malades et sont obligés de rester à la maison.

Le Dr Don Vinh, du Centre universitaire de santé McGill, partage l’avis de M. De Serres ; il a déclaré à CTVNews qu’il y a “peu de doute que c’est en cours”.

“Le Québec a vu une augmentation des éclosions chez les personnes âgées et dans les foyers de soins de longue durée, ainsi qu’une augmentation de 60 % du nombre de travailleurs de la santé en arrêt de travail à cause du virus, ce qui est un indicateur clair que les cas sont sur une courbe ascendante”, a-t-il ajouté.

Un rapport de l’Institut national de la santé du Québec (INESSS) publié mercredi dernier appuie les préoccupations des médecins concernant le pic de nouveaux cas. Sur la base des données recueillies entre le 19 et le 25 mars, les chercheurs ont découvert une augmentation de 18 % des hospitalisations récentes.

Le Dr Cécile Tremblay, microbiologiste et spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital du CHUM à Montréal, craint que le système de santé de la province ne soit à nouveau débordé. Selon elle, la variante Omicron BA.2 est encore plus infectieuse que la précédente – jusqu’à 70 % de plus selon certaines estimations.

Qu’est-ce que Omicron BA.2 ?

Détectée pour la première fois en novembre, la variante Omicron existait déjà sous la forme de trois variétés génétiquement distinctes. Chacune avait son propre ensemble de mutations individuelles. La plus courante à l’époque était la BA.1, qui s’est rapidement répandue dans le monde entier. Cependant, à partir de 2022, la BA.2 est apparue dans un pourcentage plus important de nouvelles infections.

L’expansion rapide du BA.2 est due à ses mutations uniques. Il contient huit mutations que l’on ne trouve pas dans le BA.1, et ces mutations rendent le BA.2 plus transmissible.

Des scientifiques danois ont constaté que les personnes infectées par le BA.2 étaient plus susceptibles d’infecter les personnes avec lesquelles elles partageaient leur maison que celles infectées par le BA.1. Et dans une étude réalisée en Angleterre, les chercheurs ont constaté qu’il fallait en moyenne moins de temps à un individu atteint du BA.2 pour infecter une autre personne.